Faut être malin

C’est en entendant pour la énième fois ce slogan seriné à la radio que j’ai décidé de mon occupation calligraphique de confinement.
La plupart de mes collègues participent à des « challenges » et mon instinct grégaire étant ce qu’il est (ie inexistant), il me fallait trouver ma propre voie.
Je compose donc à partir de slogans publicitaires, une maxime par jour.
Voici ma production pour l’instant.
Vous me direz que c’est n’importe quoi et je vous répondrai que vous avez tout à fait raison 🙂

L’insurrection est un devoir

C’est, en substance ce que disait l’article 35 d’une des premières versions de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en cas de faillite du gouvernement (ie quand le gouvernement viole les droits du peuple).
Je trouve que c’est une situation qui se reproduit de plus en plus souvent et, je déplore, d’abord que cela arrive puis que, cet article n’ait pas été conservé dans les versions postérieures et inscrite dans notre constitution.
Bref, je ne vais pas me lancer dans des considérations politiques, voici mon interprétation calligraphique du dit article.

J’ai calligraphié l’ensemble avec un morceau de bois taillé en biseau (deux biseaux, un à chaque extrémité), en utilisant un gris de Payne en aquarelle et un rouge de cadmium en pigment avec de la gomme arabique. La signature a été faite à l’encre ferro-gallique.

Et j’ai du abréger par suspension le mot « indispensable » à deux reprises (ie j’ai supprimé les N), avec un titulus afin de conserver la mise en page. Pour les même raisons, j’ai utilisé une esperluette issue des notes tironiennes aux 5ème et 7ème lignes.

CQFD

Avant de revenir à des choses plus sérieuses (ou pas), une petite série d’abréviations filigranées.

Ce qu’il fallait démontrer

Too much information

Je trouvais qu’il y avait trop de filigranes (trop d’information !) alors j’en ai refait une version plus sobre.

et, par ce qu’il y en aura d’autres, et cetera

Béatitudes

Ce projet sera resté en cours pendant près de trois ans mais, enfin, c’est terminé.

Il s’agit donc des béatitudes dans la version de Saint Luc et d’après le texte de la vulgate.
Le B cadelé a été réalisé sur métal (je vous en parlais déjà en février 2017).
Le gaufrage a été réalisé sur un papier chiffon dont j’ai totalement oublié la provenance à partir d’une matrice découpée depuis la même période.

*Je suis plutôt content du résultat, surtout de mes abréviations, ligatures et notes tironiennes à la mode NEULAND mais même sans parler de ces détails, la vue d’ensemble est plutôt chouette, non ?

Rideaux pangrammatiques

Le soleil d’hiver est parfois gênant quand je travaille dans mon atelier, ma femme m’a donc fabriqué un rideau.
Mais je ne peux laisser vierge un tissu de cette surface ! Il faut que je gribouille dessus !
Et comme je ne savais quel texte utiliser, je me suis rabattu sur des pangrammes en plusieurs langues.
L’avantage est que ça donnera des idées à mes stagiaires quand ils suivront des cours de calligraphie dans l’atelier et qu’ils ne sauront quoi écrire.
Je n’en suis qu’au début, j’ai commencé par un pangramme en anglais et en NEULAND

J’ai continué par une version allemande en gothique fraktur

la prochaine sera une version française, la suite bientôt…

Le secret que je cherche…

Fin d’année, fin de composition.
J’en ai terminé avec le fragment de L’Été de Camus.
En partie en NEULAND, pour la suite en gothique, les deux scripts étant inspirés de Rudolf Koch.

Aquarelle, encre ferro-gallique et gouache sur papier kraft.

Et j’en profite pour vous souhaiter un très bon réveillon & une excellente année 2020.

Eosine

J’ai retrouvé, au fond de mon armoire à pharmacie, un vieux (plus de 30 ans) flacon d’éosine aqueuse. Elle est un peu trop transparente à mon goût pour être utilisée telle quelle mais voici un exemple de résultat (étonnant) quand on lâche une goutte d’éosine dans de l’encre ferro-gallique encore humide.

Je suis fasciné par le vert fluorescent, c’est tout à fait inattendu.

Le kraft c’est la vie

Enfin, c’est ce que prétend ma femme (sa formation d’encadreur y est sûrement pour quelque chose). Pour lui complaire, j’ai donc calligraphié cette phrase sur une bande de kraft collée sur la porte de son atelier.

Et comme ça m’a donné envie de faire de la NEULAND (en la trafiquant un peu je l’avoue), J’ai commencé la calligraphie, sur kraft, d’un fragment de L’été de Camus.